L’Etat et le secteur privé représenté par la CGEM ont défini une stratégie qui s’étale sur la période 2010-2015 pour le développement de la compétitivité logistique du Maroc.
Ce contrat programme a pour but de :
- Définir le cadre de développement du secteur de la logistique au Maroc
- Fixer les grandes lignes et les objectifs de la nouvelle stratégie intégrée pour le développement de la compétitivité logistique
- Décliner les engagements communs de l’Etat et du secteur privé.
La stratégie logistique présente des enjeux économiques importants, elle ambitionne de:
- Réduire le poids des coûts logistiques du Maroc par rapport au PIB pour passer de 20% à 15%,
- Accélérer la croissance du PIB en gagnant 5 points sur 10 ans par l’augmentation de la valeur ajoutée induite par la baisse des coûts logistiques et l’émergence d’un secteur logistique compétitif,
- Contribuer au développement durable du pays, à travers la réduction des émissions CO2 liées au transport routier de marchandises de 35%, et la décongestion des routes et des villes.
Pour atteindre les objectifs généraux du développement de la compétitivité logistique de l’économie nationale, la stratégie logistique s’articule autour de cinq axes clés :
1. Le développement d’un réseau national intégré de zones logistiques à proximité des grands bassins de consommation, des zones de production et des principaux points d’échanges et grandes infrastructures de transport (ports, autoroutes, chemins de fer, …), sur une superficie globale de 3.300 ha dont 2.080 ha à moyen terme ;
2. La mise en œuvre de mesures d’optimisation et de massification spécifiques aux principaux flux de marchandises (conteneurs, céréales, produits énergétiques, exportations,…) ;
3. L’émergence d’acteurs logistiques, publics et privés, intégrés et performants ;
4. Le développement des compétences à travers un plan national de formation dans les métiers de la logistique.
5. La mise en place d’un cadre de gouvernance du secteur avec la création de l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique et la mise en place de l'observatoire marocain de la compétitivité logistique.
La mise en œuvre des mesures et actions relatives à ces axes s’opérera progressivement et sur plusieurs vagues avec des objectifs ambitieux à court et moyen termes, pour un déploiement complet à l’horizon 2030.
Dans le cadre de l’exécution de la stratégie nationale logistique, le contrat programme entre l’Etat et le secteur privé prévoit la conclusion :
- De contrats d’application pour le développement des plateformes logistiques au niveau régional ;
- De contrats d’application horizontaux et sectoriels relatifs à la formation, à la qualification du transport routier de marchandises ainsi qu’à l’amélioration des chaines logistiques relatives aux flux des produits énergétiques, produits agricoles, distribution nationale, matériaux de construction et au flux import/export.
Transport maritime : Six projets pour 2030
La vision portuaire pour 2030, a pour but de doter le Pays de ports performants, catalyseurs de la compétitivité de l’économie nationale, moteurs du développement régional du territoire et acteurs incontournables dans le positionnement du Maroc comme plateforme logistique du bassin méditerranéen.
Dans ce cadre, cette stratégie a permis de définir 6 pôles portuaires :
- Le pôle de l’Oriental tourné vers l’Europe et la Méditerranée et notamment le Maghreb,
- Le pôle du Nord-Ouest, porte du Détroit avec Tanger,
- Le pôle de Kenitra-Casablanca qui regroupe notamment deux ports, Mohammedia et Casablanca, au sein d’une même conurbation,
- Le pôle Abda – Doukkala, centre de l’industrie lourde, avec Jorf et Safi,
- Le pôle du Souss – Tensift, avec le complexe portuaire d’Agadir,
- Le pôle des Ports du Sud regroupant 3 ports : Tan Tan, Laâyoune, et Dakhla.
Extension du Port Tarfaya :
Le port de Tarfaya est le port le plus proche des Iles Canaries. L’ambition pour ce port est de :
- Reprendre les activités de pêche (40 000 Tonnes/an, 300 barques de pêche artisanale)
- Pérenniser une ligne Ferry avec les Iles Canaries (17300 Pax/an, 2800 véhicules/an)
- Offrir une possibilité d’accueil pour la plaisance, ce qui permettrait d’étendre le bassin de navigation des Canaries au Maroc tout en développement la partie socio-économique de la ville
Le coût d’investissement est de 505.45 Mdh avec un financement provenant du Budget Général de l’Etat avec un délai d’exécution de 26mois.
Extension du nouveau port de Dakhla
La création d’un nouveau port atlantique à la province de Dakhla a pour but de développer l’activité de la pêche dans la région à travers l’exploitation du stock C du poisson pélagique. Ce projet permettra aussi d’améliorer l’économie de la région en développant les trafics industriels, énergétiques et les marchandises diverses tout en contribuant au développement social et économique de la région Sud du Maroc.
La durée d’exécution du projet est de 24mois avec un financement de l’Etat d’un montant de 354,63 Mdh
Port de Safi
Nouveau port de Safi : Le nouveau Port de Safi s’insère dans le Pôle Abda-Doukkala, l’un des six pôles définis dans la stratégie portuaire nationale, dont la vocation majeure est d’accompagner le secteur énergétique et l’industrie chimique de la Région ainsi de contribuer au développement du transport des grands vrac liés à l’énergie et l’industrie minérale.
La durée d’exécution du projet est de 53 mois avec un investissement de 3,929 MMdh
Confortement du quai de rive du port de Safi : Les objectif de ce projet est de :
- Réparer les dégradations relevées ;
- Préserver les ouvrages d'accostage
- Mise à niveau des ouvrages d'accostage
Un délai d’exécution de 20 mois avec un coût du projet 50Millions DHS/HT
Port d’Essaouira
- Extension du port d’Essaouira : Ce projet est toujours en cours d’étude d’appels d’offres. Cette extension permettra de :
- Disposer d’espace pour la mise en place des installations et équipements de salubrité pour la pêche en conformité avec les normes internationales et notamment celles de l’Union européenne.
- Offrir des conditions de sécurité adéquates aux pêcheurs et aux plaisanciers
- Répondre à la vocation touristique d’Essaouira
Port d’Al Hoceima
- Réalisation d’une nouvelle ère de plaisance au Port d’Al Hoceima : elle permettra la diversification et la promotion des activités du port d’Al Hoceima, dotera la région d’un port de plaisance aux standards internationaux et sera en alignement avec la vision du secteur du tourisme.
Le coût du projet est de 140Millions de DHS/HT
- Confortement de falaise adjacente à la voie contournement du port d’Al Hoceima pour protéger le port contre la chute de blocs rocheux ainsi que les véhicules et piétons contre la chute de blocs rocheux;
Port de Sidi Ifni
Construction de l'épi d'arrêt de sable et confortement des ouvrages de protection et dragage massif pour le port de Sidi Ifni, Les objectifs du projet :
- Résoudre les problématiques d’accès au port de sidi Ifni ;
- Garantir la sécurité de la navigation dans le chenal d’accès au port.
- Préserver les ouvrages de protection.
- Réparer les dégradations constatées.
- Mise à niveau des ouvrages de protection.
- Mise à niveau des infrastructures du port de Sidi Ifni.
Le délai d’exécution est de 30mois avec un montant de 267 Millions de DHS/HT pour la construction de l'épi et le confortement des ouvrages (le dragage massif est estimé à 76 MDH/HT)
Port d’Agadir
Confortement des quais de commerce de port d’Agadir, qui a pour objectifs :
- Réparer les dégradations relevées ;
- Préserver les ouvrages d'accostage
- Mise à niveau des ouvrages d'accostage
Un marché programmé pour 2014 avec un investissement de près de 120Millions de DHS/HT
Travaux d’extension du Quai Nord au port de commerce d’Agadir : pour satisfaire la demande croissante des trafics au port d’Agadir et augmenter la capacité d’accueil. Un Coût de projet de 112 Millions de DHS/HT
Port de Laayoune
Les objectifs du projet sont de :
- Renforcer la stabilité des ouvrages de protection ;
- Augmenter la capacité des ouvrages à protéger le port contre les conditions climatiques défavorables de la zone atlantique sud.
Le coût du projet est de 32Millions de DHS/HT
Port de Casablanca
Nouveau Chantier Naval du Port de Casablanca : De grands travaux sont en marche dans le port de Casablanca afin de répondre à un besoin d’ouverture sur la ville et de restructuration pour mieux répondre aux besoins du marché. Le coût du projet est de 900 Millions de DHS/HT
Extension de la Desserte Nord du port de Casablanca : Cette extension aura pour but l’amélioration des conditions de circulation en détournant le trafic généré par le Port qui emprunte à l’heure actuelle l’artère de la route côtière. Ce qui entrainera la fluidification du trafic de marchandises transitant à partir du port ainsi que l’amélioration des conditions de transport de marchandises vers la future zone logistique. Le coût du projet est de Cout du projet est de 489 Millions de DHS/HT
Port de Mohammedia
Le port de Mohammedia développe plusieurs projets structurants. Ces derniers seront réalisés en deux étapes :
Une première étape qui vise à répondre à la croissance des trafics qui transitent par le port et faire face aux contraintes actuelles du port, cette étape comporte trois projets, à savoir :
- un poste de GPL ;
- un terminal polyvalent qui apportera des solutions aux dysfonctionnements actuels du port intérieur (la saturation et l’impossibilité de traiter de grands navires, plus disponibles au marché).Il permettra de disposer de nouvelles capacités portuaires permettant de répondre aux besoins portuaires à l’horizon 2020 en matière de sucre, huiles et le sel en plus des produits alimentaires transitant actuellement par le port de Casablanca).
- un terminal des produits chimiques et le projet de Requalification du port intérieur pour la plaisance et la pêche.
Une deuxième étape qui pour objectif de faire face aux trafics provenant éventuellement de Casablanca tels que l’acier, le bois et d’autres marchandises diverses et comprend le projet suivant :
- Un deuxième terminal polyvalent et une extension de la digue principale d’environ 400 ml Le terminal permettra de traiter les trafics qui seront transférés de Casablanca autres que ceux déjà traités au premier terminal polyvalent. Dans ce contexte, l’ANP mène actuellement des études de faisabilité économique et financière ainsi que les études techniques détaillées de ce terminal.
Nador West Med
Nador West Med deviendra le plus grand port du Royaume et l’un des plus importants de toute la rive méditerranéenne. C’est un complexe intégré, portuaire, industriel, énergétique et commercial. Ce nouveau port est érigé dans la baie de Betoya, située au niveau de l'estuaire de l'Oued Kert, à 30 km à l'ouest de la ville de Nador. Cet emplacement est choisi pour des raisons de bonnes conditions topographiques et bathymétriques, de bonne position sur les routes maritimes et de disponibilité du foncier public et privé.
Tanger Med 3
Le projet d’extension de Tanger Med I à Tanger Med II rajoutera deux terminaux (3 et 4) à l’ensemble pour une capacité supplémentaire de 5 millions de conteneurs EVP, ce qui portera la capacité totale à 8 millions de conteneurs. Le terminal 3, d’une capacité de 3 millions de conteneurs EVP, comprend 1 600 mètres de quais, 78 ha de terre-pleins sera lancé en fonction de la demande. Quant au terminal 4, d’une capacité de plus de 2 millions de conteneurs EVP et comprenant 1 200 mètres de quais et 54 ha de terre-pleins. Marsa Maroc prévoit d’investir 3,8 milliards de dirhams pour ce terminal.
Trafic Aérien
La révolution sectorielle suite à l’accord du ciel ouvert (open sky) a consacré la libéralisation du transport aérien avec l’Union européenne, l’amélioration des liaisons aériennes du Royaume et l’accroissement du flux du trafic international.
Aussi, pour mieux accompagner cette évolution, d’importants projets d’extension et de mise à niveau d’infrastructures aéroportuaires ont été réalisés par l’Office national des aéroports (ONDA) dont, notamment :
- L’extension et la mise à niveau des aéroports de Casablanca, de Marrakech, de Tanger, d’Oujda, d’Al-Hoceima, d’Essaouira et de Dakhla,
- L’extension et le réaménagement du Terminal 1 de l’aéroport de Rabat-Salé.
- Le réaménagement du Terminal 1 de l’aéroport de Casablanca,
- La réalisation du Terminal 3 de l’aéroport de Marrakech,
- L’extension des installations dans le terminal de l’aéroport de Fès.
- L'extension de plates-formes secondaires dans le cadre d'un programme de désenclavement régional de localités à fort potentiel touristique telles que Guelmim, Zagoura, Tantan.
Réseau Autoroutier
Les projets infrastructurels et les gros chantiers font désormais partie du quotidien des Marocains. Depuis quelques années, le pays est devenu un grand chantier donnant lieu à des réalisations titanesques offrant un nouveau visage au Maroc. Ainsi, avec la réalisation du programme de renforcement et d’extension du réseau autoroutier national actuellement en cours, il est prévu que celui-ci passe de 1.500 km en 2010 à 1.800 km en 2015 reliant l’ensemble des villes au profit de 400.000 habitants. Ce projet a nécessité un investissement global de 45 milliards de dirhams..
Un nouveau programme autoroutier pour les 10 ou 15 prochaines années est prévu, à terme la longueur du réseau s’étendra sur 3.600 kilomètres.
Réseau Ferroviaire
En faisant le choix de la grande vitesse, le Maroc intègre ainsi le rang des pays qui, en adoptant cette technique, bénéficient aujourd’hui de ses innombrables retombées positives favorisant le développement durable, l’aménagement du territoire, la croissance de la mobilité.
C’est dans ce contexte que ce schéma directeur prévoit la construction d’un réseau de 1500 km devant relier à l’horizon 2035 :
Tanger à Agadir via Rabat, Casablanca, Marrakech et Essaouira en moins de 4 heures (ligne atlantique).
Casablanca à Oujda via Méknes, Fés en moins de 3 heures (ligne maghrébine).
En plus des temps de parcours réduits, les 133 millions de passagers attendus bénéficieront de services de haute qualité à travers des horaires cadencés, des systèmes d’accueil, d’information et de réservation modernes et un confort de haut standing assuré par un matériel adapté.
Aujourd’hui, en effet, le TGV marocain se précise, puisque dans une 1ère phase, ce sont deux lignes à grande vitesse qui seront mises en service :
- La première, vers le nord, reliera Tanger à Casablanca dès 2013-2014.
- La seconde, vers le sud, reliera Marrakech à Casablanca en 1h20 au lieu de 3h15 actuellement.
L’Office s’est lancé dans un important programme de développement qui consiste en la construction d’un réseau de ports secs à travers les grands sites de distribution et de consommation au Maroc et l’aménagement de Zones d’Activités Logistiques (ZAL) adossées aux ports secs. Dans ce sens, l’ONCF a procédé à la construction d’un port sec au niveau de Casablanca. D’autres projets sont en cours et concernent la construction de plateformes multimodales au niveau des agglomérations de Casablanca-Mohammedia, Fès, Marrakech, Jorf-Lasfar et Tanger